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Sport et microbiote : 7 questions à Biliana Lesic, Docteure en microbiologie et fondatrice de M et Moi.

Juil 8, 2024 | Science

1. Biliana, en quoi le microbiote intestinal des athlètes de haut niveau diffère-t-il de celui de la population générale ?

Comme vous le savez, bien que relativement stable, la composition du microbiote intestinal peut évoluer, favorablement ou non, sous l’effet de nombreux facteurs.

Pour ce qui est du sport, de récentes études montrent des effets bénéfiques de l’exercice physique sur la composition du microbiote intestinal.

On observe une réelle différence de la composition du microbiote intestinal chez les athlètes de haut niveau qui globalement ont un microbiote plus riche et plus diversifié, et qui serait un gage de meilleure résistance à diverses maladies.

2. Quels sont les principaux changements observés dans le microbiote intestinal lors d’une préparation intensive pour les Jeux Olympiques ?

Chez les sportifs de haut niveau, le microbiote se caractérise par une abondance de bactéries de la grande famille des Firmicutes, tandis que les Bacteroidetes, une autre grande famille bactérienne, y sont présents en quantité moindre.

Selon une étude récente, un ratio Firmicutes/Bacteroidetes élevé serait associé à une forte consommation d’oxygène, élément-clé chez les sportifs de haut niveau. 

Une autre famille de bactéries est à mettre en lumière, ce sont les Prevotella. Elles seraient associées à de meilleures performances physiques, et sont, par exemple, sur-représentées chez les marathoniens.

3. Peux-tu nous expliquer plus en détail le rôle du microbiote dans la récupération et la performance des athlètes ?

Chez les athlètes, la production de certaines molécules par le microbiote permettrait une meilleure dégradation des sucres et des graisses, ce qui entrainerait une amélioration des performances lors des exercices de haute intensité. 

Plus le niveau d’un athlète est élevé, plus la composition de son microbiote intestinal est bénéfique pour la compétition. Les bactéries prédominantes optimisent le métabolisme du sportif, participant ainsi à la qualité des performances.

4. Il me semble que certains sports ont un impact plus important sur le microbiote que d’autres, est-ce une observation que tu constates également dans tes recherches ?

Effectivement, le sport contribue à l’équilibre du microbiote, préservant la symbiose, c’est à dire l’équilibre du microbiote intestinal, essentiel à la santé et au bien-être du sportif.

Les bactéries du microbiote intestinal jouent un rôle important dans la production d’énergie pour les sportifs. Vous vous interrogez sur le comment ?

En fait, le microbiote intestinal va utiliser les glucides complexes provenant de l’alimentation et produire à son tour des acides gras à chaine courte, appelé AGCC. Ils sont une source d’énergie capitale pour les cellules intestinales et les autres tissus du corps. Ces molécules contribuent ainsi à l’endurance et à la récupération pendant la pratique sportive.

Tous les sport sont bénéfiques, il suffit de se lancer ! 

5. Quels sont les grands groupes d’aliments à privilégier pour maintenir un microbiote sain chez les athlètes de haut niveau ? Quelles sont tes recommandations concernant la consommation de probiotiques et prébiotiques ?

Il est désormais prouvé que l’exercice physique intense est essentiel à plus d’un titre : il participe à une bonne digestion et l’absorption des nutriments, il lutte contre le stress oxydant et l’inflammation, enfin il renforce le système immunitaire et contribue à la prévention de certaines maladies. 

Côté alimentation, la recherche commence à s’emparer du sujet, et étudie notamment l’intérêt d’une alimentation riche en fibres pour prendre soin du microbiote des sportifs et de leur santé digestive. Car les athlètes sont souvent plus en faveur d’une « pasta party » que d’une « lentilles & salade party ».

En réalité, leur consommation de fibres devrait atteindre 25 g par jour, proportionnellement à leurs importants apports caloriques, afin de favoriser leur santé gastro-intestinale et leurs performances. Pourtant, ce n’est généralement pas le cas. Je conseille néanmoins de les éviter juste avant ou juste après l’effort pour éviter un effet fibres comme ballonnements ou transit accéléré. 

Côté probiotiques, les études sont peu nombreuses mais les effets bénéfiques sur la santé générale des athlètes, et notamment l’immunité, sont néanmoins rapportés par les études scientifiques. Je peux conseiller la consommation régulière d’aliments et boissons fermentés pour avoir son quota de probiotiques naturels et ainsi favoriser l’équilibre du microbiote intestinal.

L’hydratation est également primordiale pour les sportifs dont les performances et la récupération dépendent d’un apport hydrique optimal. Le microbiote intestinal achemine l’eau et les électrolytes et les minéraux. Des études scientifiques montrent que la composition du microbiote intestinal influence l’absorption de sodium et d’autres solutés essentiels à l’hydratation. Les athlètes sont en effet plus à risque de se déshydrater à cause de la transpiration importante liée à l’exercice.

Un microbiote équilibré participe donc à l’intégrité de la barrière intestinale et à une bonne hydratation du corps, tous deux essentiels pour la performance sportive.

6. On parle souvent de l’axe intestin-cerveau, peux-tu nous en dire plus sur son rôle potentiel dans la gestion du stress et la préparation mentale des athlètes ?

Notre intestin dialogue en permanence avec notre cerveau et vice et versa. C’est ce qu’on appelle l’axe intestin-cerveau. Aujourd’hui les chercheurs évoquent aussi l’idée d’un axe intestin-muscles, qui reposeraient principalement sur les fameux AGCC, ces petits acides gras à chaîne coure produits par le microbiote intestinal qui intéragieraient avec les muscles de notre corps. 

L’activité physique contribuerait donc à la bonne santé cérébrale ! La recherche avance sur ce point ! 

7. Au-delà de l’alimentation, quels autres aspects de la préparation olympique peuvent avoir un impact significatif sur le microbiote intestinal des athlètes ?

Il existerait une relation entre l’intensité du sport et l’altération de la réponse immunitaire de l’hôte. De récentes recherches suggèrent que le microbiote intestinal pourrait aider à contrer les réponses inflammatoires provoquées par un exercice intense. 

Des athlètes ayant une composition spécifique du microbiote intestinal présenteraient un état inflammatoire plus faible. Ces effets anti-inflammatoires du microbiote intestinal retarderaient les symptômes de fatigue lors d’un effort d’endurance. 

Il existe actuellement assez peu d’études sur le rythme d’entrainement ou la gestion du sommeil mais je suis sûre qu’elles viendront ! La science avance et les questions sont nombreuses ! 

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Biliana Lesic est Docteure en microbiologie, elle a travaillé 20 ans dans la recherche. Elle est la fondatrice du concept M et Moi.

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